Anna Maria Lisi est originaire de Florence. C'est donc naturellement au service de la cour de Toscane qu'elle fait ses débuts. Sa carrière italienne la mène par exemple à Modène, ou à Milan pour Anfione de Magni en 1688, accompagnée du fameux castrat Nicola Paris. En 1689, on retrouve la cantatrice à Venise pour Amulio e Numitore de P. Tosi, avec F. De Grandis. On l'entend à Reggio en 1697 dans L'Oreste in Sparta au sein d'une belle distribution qui réunit le contralto Roberti, la Salicola ou encore Antonio Romolo Ferrini et Luigi Albarelli dans le rôle éponyme. Elle semble aussi employée à la cour de Mantoue, et y reprend en 1698 le rôle de Turno, créé par le castrat Cecchi, dans la Camilla de M. A. Bononcini, avec Maria Landini dans le rôle titre.
La soprano paraît encore à Venise avec la basse Carli et le castrat Romani dans Filippo, re di Grecia de Pollarolo, en 1706.
C'est pourtant à Vienne, où elle est engagée à compter de l'été 1700, qu'elle brille essentiellement comme prima donna, flanquée le plus souvent du contralto Orsini, du ténor Garghetti, et de la soprano Sutter. Pendant de longues années, la Badia s'illustre dans les œuvres de Ziani, G. Bononcini, Caldara, Fux et bien entendu les pages de son mari, le maître de chapelle Carlo Agostino Badia. Elle chante aussi les pièces de circonstances comme La Conquista delle Spagne d'A. Bononcini, avec Sutter et la basse Borrini (1707). On l'entend dans 24 productions lyriques entre 1706 et 1710 !
Anna Maria Badia meurt à Vienne, encore officiellement au service de l'empereur, en 1726. Cela faisait des années que d'autres sopranos l'avaient supplantée : la Landini, la Schoonians ou la Lorenzani.
|