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Maddalena ALLEGRANTI

1754 – 1802

Aussi [Madgalena] [Allegrante]

Maddalena Allegranti voit le jour à Venise en 1754, en pleine explosion du genre buffo. À l'âge de dix-sept ans, la soprano débute dans sa ville natale puis dans le reste de l'Italie avant de se rendre à Mannheim trois ans plus tard afin de parfaire ses études auprès du maestro Holzbauer.

Maddalena AllegrantiBien vite, elle remporte de beaux succès à Schwetzingen (La Contadina in corte de Sacchini avec Danzi-Lebrun) et Ratisbonne. En 1779, elle est de retour en Italie : Venise, Florence et Milan où elle participe à l'inauguration du nouveau Teatro della Cannobiana avec Il Talismano de Salieri et Rust, puis La Fiera di Venezia, avant de partir pour Londres en 1781. Elle y débute dans I Viaggiatori felici d'Anfossi dans lequel elle s'attire les faveurs du public et de Charles Burney, qui apprécie son chant sans affectation. Mais son manque d'imagination et la répétition constante des mêmes effets finissent par lasser le public, si bien qu'en deux saisons l'intérêt pour la nouvelle soprano est complètement retombé.

Partie pour Dresde en 1783, Allegranti est engagée à prix d'or comme prima buffa : elle interprète Sacchini, Bertoni et Grétry pendant une quinzaine d'années. Mozart l'y entend en 1789 et commente :
La prima donna, Maddalena Allegranti, est bien meilleure que la Ferrarese, ce qui n'est certes pas beaucoup dire.

Elle repart en tournée en Italie après 1797, et c'est à Bologne que Da Ponte, librettiste au King's Theatre de Londres, recrute la soprano. Traversant un pays en proie à la guerre, Da Ponte, sa famille, celle d'Allegranti et celle du chanteur Vitale Damiani se rendent tant bien que mal en Angleterre. Si Da Ponte la décrit comme un « talent hors ligne » dans ses mémoires, Allegranti n'est en fait plus que l'ombre d'elle même, sa voix réduite à un fil et son aisance scénique envolée : sa prestation est plutôt consternante dans Il Matrimonio segreto de Cimarosa, et après quatre apparitions éraillées la cantatrice quitte la scène. Elle tente encore sa chance dans La Melinda de Nasolini à Venise en 1798, et en 1799, elle chante encore dans l'oratorio.

À Florence, Casanova loge chez un certain Giovanni Battista Allegranti, dont il évoque la nièce dans ses mémoires :
Madeleine, jeune, bien faite, d'une figure charmante, remplie de finesse, de vivacité et d'esprit, me troublait par sa présence chaque fois qu'elle venait me souhaiter le bonjour [...]. Madeleine Allegranti devint avec le temps la plus célèbre comédienne de l'Europe.

Sans aller aussi loin que le séducteur, il faut reconnaître à la chanteuse une belle réputation et une voix légère et agile qu'elle met au service du genre bouffe, qui était alors plus une affaire de caractère que de virtuosité.