Probablement fille de la comédienne d'origine italienne Antoinette Louise Vésian Soleri (dite Camille), active à Paris dans les années 1750 environ, Maria Anna Soleri de Vésian est française, et épouse Antonio Francesco Piccinelli en 1762. Sa sœur cadette, Maria, se marie quant à elle avec la fameuse basse Mandini. Signalons d'emblée la confusion extrêmement courante entre les deux interprètes, et la mention trompeuse et très répandue d'une "Maria Piccinelli Mandini", qui est l'une ou l'autre des chanteuses.
En 1767-68, elle est prima donna au San Benedetto de Venise avec Guadagni et Afferri dans des opéras sérieux de Guglielmi et Bertoni, ainsi qu'une cantate de circonstance, avec le castrat Fabbris.
Maria Anna interprète notamment l'opéra bouffe à Venise et crée L'Americana in Olanda d'Anfossi en 1778 avec Benucci, le dramma giocoso Gli eroi dei Campi Elisi de Traetta l'année suivante puis Il Bon Ton de Schuster en 1780 avec Francesco Bussani. On la retrouve également dans Castore e Polluce de Bianchi, en Febe. Elle est alors à la fin d'une assez belle carrière.
Présente à Vienne dans les années 1780 avant l'arrivée de sa sœur, il est difficile de distinguer ses interprétations de celles de Maria Mandini, étant donné la disparité des sources. On peut supposer que c'est elle qui remplace la Storace indisposée en Lisetta du Re Teodoro in Venezia de Paisiello créé en 1784. Elle semble également assumer le rôle de Madama Lucilla dans la première du Burbero di buon cuore de Martín y Soler.
|