Liste des sopranos

Liste des contraltos

Liste des castrats

Liste des tenors

Liste des basses

Giovanni Battista TAMBURINI

1669 – ?

Tamburini est originaire de Sienne, et dispose d'une voix de contralto. Il intègre le chœur de la cathédrale en 1683, où il se hisse rapidement au premier plan et reste employé jusqu'en 1695.
On ne sait pas exactement quand le castrat est repéré par le cardinal Francesco Maria de' Medici, à Florence, mais il devient un de ses favoris (et peut-être son amant). C'est à Florence que l'alto débute en 1690, où il interprète La Rosaura de Perti avec son collègue Zanardi, et une page de Pasquini ; il s'agit de petits rôles comiques. Bientôt suivent des productions d'opéras de Scarlatti à Sienne, en 1690, 1691 et 1695. Francesco Maria s'assure de lui apporter une formation de qualité, et l'envoie pour cela à Rome en 1695. L'année suivante, par l'intermédiaire du castrat Cortona, Tamburini est placé entre les mains du maestro Sabadini ; Tamburini affirme lui-même dans sa correspondance ne pas vouloir rester un chanteur de second plan. Ainsi, fixé à Parme avec Sabadini entre 1697 et 1700, Tamburini interprète cantates, oratorios, motets, messes et opéras de son professeur (comme Furio Camillo) et en rend compte à son employeur. Plus aguerri, Tamburini se produit en outre à Plaisance, Gênes, Turin, Rovigo et Livourne (avec la Tarquini) jusqu'à fin 1700. Durant cette période, vers 1698-99, Tamburini semble tomber amoureux de la contralto Vanini, même s'il s'en défend auprès du cardinal, et malgré le dédain de la diva. Il a aussi l'occasion d'entendre chanter – quand il n'est pas lui-même distribué – des artistes comme les castrats Ferrini, Matteuccio ou Nicolino et les divas Musi, Riccioni et Salicola.
En 1701, Tamburini est à Pise, Florence et Gênes, croisant la basse Mozzi ou encore les sopranos Salvagnini et Landini. L'année suivante, on l'entend à Sienne avec la Scarabelli. En 1702-03, sa présence est attestée à Venise, au magnifique San Giovanni Grisostomo, pour interpréter notamment Venceslao de Pollarolo avec le splendide ténor Buzzolini et la tant admirée Scarabelli, au sein d'une brillante distribution qui enthousiasme le chanteur. On l'applaudit ensuite à Mantoue et surtout Florence, où il chante Gasparini, Scarlatti, Perti... Il est aux côtés de Matteuccio dans l'oratorio d'Orlandini La costanza trionfante nel martirio di Santa Lucia en 1705. Le voici à Naples en 1708 et 1709, où il participe à l'Agrippina de Porpora avec la Marchesini et le castrat Albertini. Certains musicologues postulent que Tamburini chante aussi dans Aci, Galatea e Polifemo de Haendel (Galatea ?), ce qui est très probable, sachant qu'il avait déjà chanté peu avant une cantate de Fago avec la basse profonde Manna. Après Pavie et Gênes en 1710-11, on retrouve sa trace sur les planches florentines, dans un Engelberta où s'illustrent la jeune Bulgarelli et la contralto Cenacchi. L'année 1711 le voit aussi paraître à Bologne avec la Durastanti et le castrat Carboni. L'année suivante, le voici à Ferrare avec les basses Selvatici et Ristorini, et le castrat Tempesti.
La trace de Tamburini est perdue entre 1712 et 1716 ; il entre vraisemblablemente au service de la reine Casimira de Pologne à Rome, puisqu'il affiche ce titre dans les livrets suivants. Durant cette période, il a donc certainement participé à au moins un des opéras de Domenico Scarlatti créé dans le théâtre privé de la souveraine : Ifigenia in Aulide, Ifigenia in Tauri et Amor d’un ombra e gelosia d’un aura. Le castrat se fait encore entendre à Fano et Ancône, croisant notamment le castrat Farfallino et Raffaele Baldi. Dernière prestation connue : La Merope d'Orlandini à Recanati en 1719, avec la basse Imperatori et le castrat Andrea Guerri.
Il ne faut évidemment pas le confondre avec le célèbre baryton romantique interprète de Rossini et Bellini.
La carrière de Tamburini a été examinée en profondeur par Francesca Fantappiè et Colleen Reardon, laquelle cite plusieurs anecdotes intéressantes. Par exemple une dispute et réconciliation avec le ténor Scaccia, les rivalités entre les divas Riccioni et Pini, l'amitié avec Matteuccio, le désir frustré pour une belle soprano – il se contentera d'un charmant jeune castrat de Bologne. Sur scène, Tamburini a mené une belle et longue carrière, quoi que de second plan.

Agrippina Giunio N. Porpora 1708 Naples
> air Tace l'augello S. Kermes, La Magnifica Comunità – Dramma, CD Sony classical 2012