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Liste des basses

Angelo MONANNI

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dit Manzuolino

Aussi [Angiolo] [Manzoletto] [Manzoletti] [Monnani] [Manzolino] [Mondani] [Monanno]

Doté d'une belle voix de contralto, Monanni étudie avec le castrat Manzuoli, qu'il honore en endossant le surnom de Manzuolino – décliné en maintes variantes. Dans son Voyage en Italie, F. de Lalande fournit une indication sur ses origines :
On a été surpris à Florence que les gentilshommes Suédois aient reproché à cette ville un commerce honteux de l'espèce humaine, qui y est absolument inconnu. Il est vrai que l'hôte de l'Aigle noir, qu'on appelloit Flaminio, avait élevé un jeune musicien connu sous le nom de Manzoletto [...]. S'il le conduisit à Rome en 1758, il ne s'ensuit pas qu'il y alla pour le vendre, ni qu'il l'eût acheté dans ce dessein, comme on a semblé l'insinuer.
Dès 1759, on retrouve bien le jeune castrat comme seconda donna à Rome, par exemple dans Ciro riconosciuto de Galuppi. Monanni est à Venise en 1763, et partage les saisons suivantes entre cette cité et Turin, Naples, Palerme. Il interprète des seconds ou troisièmes rôles dans les opéras de Galuppi, Sarti, Scolari, Sacchini, Piccinni... Fixé plus particulièrement au San Carlo de 1766 à 1769, il chante Il Bellerofonte de Mysliveček, et participe aux Nozze di Peleo e Tetide de Paisiello avec Raaff et la Bastardella, pour fêter les noces du roi Ferdinand avec Marie-Caroline.
Le contralto rejoint la cour de St-Pétersbourg vers le début vers 1770 pour chanter Traetta avec le ténor Prati et la Gabrielli, l'une de ses plus fidèles partenaires. Il est alors primo uomo, dans L'Olimpiade en 1770 et Antigona en 1772, et favori de la diva, qui cherche à le faire engager avec elle à Londres.

En 1776, on retrouve cependant le chanteur à Venise, où il donne le rôle titre d'Aristo e Temira de Mayr. En 1778, Monanni est à Paris et chante au Concert spirituel avec Joseph Legros.
Le castrat récolte un beau succès à Londres, qui lui plaît beaucoup et où il demeure entre 1776 et 1782, se produisant en concert au Pantheon Theatre puis comme secondo uomo au King's Theatre, notamment dans Zemira e Azore de Grétry (1779) ou L'Eroe cinese de Rauzzini (1782) – Susan Burney le juge une pâle imitation de Pacchierotti, alors premier chanteur. The Selector de 1776 commente ainsi l'une des premières prestations du castrat en concert :
... pour le moment, il est modeste et, pour un Italien, sans affectation ; sa voix est fort étendue et très mélodieuse ; il a la rare qualité de chanter juste, et ses trilles et cadences sont admirablement exécutés ; il a chanté trois airs qui ont reçu des applaudissements bien mérités.

Quinto Fabio Bertoni
Affiche du Quinto Fabio de Bertoni (Londres, 1780)

Il est de retour à Naples en 1783 dans le rôle titre d'Oreste de Cimarosa, mariant son contralto avec la voix suraiguë de la Balducci. La même saison, il s'efface devant Roncaglia et Rubinelli dans l'Artaserse d'Alessandri. Monanni chante tous les ans sur les planches du San Carlo jusqu'en 1790, alternant premiers et seconds plans : il est Poro dans Alessandro nell'Indie de Guglielmi en 1789, mais Aminta dans L'Olimpiade de Paisiello, avec Marchesi en Megacle et Roncaglia en Licida (1786). Il chante aussi avec la Danzi, la Morichelli, la Banti, les ténors David et Mombelli, etc. Le castrat est en outre officiellement au service de la cour de Toscane.
En 1793-94, Manzuolino est à Venise avec Crescentini puis Marchesi. Il passe également le carnaval de l'année suivante sur la lagune, par exemple dans Pirro de Zingarelli, puis retrouve Naples via Milan. Il chante notamment Marc-Antoine dans La Morte di Cleopatra de Guglielmi, avec le soprano Mattucci, et un rôle secondaire dans la première du mythique Giulietta e Romeo de Zingarelli, avec la Grassini.

La carrière de Monanni est donc particulièrement longue et se situe à un niveau excellent, bien qu'irrégulièrement au tout premier plan. Les castrats sopranos de l'époque comme Marchesi, Crescentini ou même Roncaglia lui volent la vedette, mais il fait partie des interprètes les plus demandés de son temps.

Didone abbandonata [3] Araspe B. Galuppi 1765 Venise
  Mélange avec version de 1766 ? F. Carnevale, Orchestra del Teatro Lirico Sperimentale di Spoleto ‘A. Belli’ dir. F. Piva – CD Bongiovanni
Il Bellerofonte Diomede J. Mysliveček 1767 Naples
  Rôle transposé : Š. Margita, Prague Chamber Orchestra dir. Z. Peskó – CD Supraphon
Ipermestra Plistene G.C. De Majo 1768 Naples
  Version coupée et transposée : M. Bonello, orchestre de la RAI Napoli dir. A. La Rosa Parodi – captation radio
Antigona Emone T. Traetta 1772 St-Petersbourg
  L. Polverelli, Les Talens lyriques dir. C. Rousset – CD Decca
Carmen saeculare ? F.A. D. Philidor 1779 Londres
  Enregistrement au choix
Oreste Pilade D. Cimarosa 1783 Naples
> Scène et air Ah che in petto

> air Se freme il volgo irato
F. Mineccia, Divino sospiro, M. Mazzeo – The Paisiello Album, CD Pan classics 2018
F. Mineccia, Collegium 1704 dir. V. Luks – retransmission de concert, château de Český Krumlov 2016
Artaserse Artaserse F. Alessandri 1783 Naples
> air Deh respirar lasciatemi F. Mineccia, Divino sospiro, M. Mazzeo – The Paisiello Album, CD Pan classics 2018
Artenice Oronteo G. Tritto 1784 Naples
> air Guarda, s'imbruna il cielo F. Mineccia, Divino sospiro, M. Mazzeo – The Paisiello Album, CD Pan classics 2018
Antigono Alessandro G. Paisiello 1785 Naples
> air Meglio rifletti al dono F. Mineccia, Divino sospiro, M. Mazzeo – The Paisiello Album, CD Pan classics 2018
Catone in Utica Arsace G. Paisiello 1789 Naples
> air So che pietà non hai F. Mineccia, Divino sospiro, M. Mazzeo – The Paisiello Album, CD Pan classics 2018
Giulietta e Romeo Gilberto A. Zingarelli 1796 Milan

Incluant ajouts de versions ultérieures. X. Sabata, Armonia Atenea dir. G. Petrou – retransmission de concert, Salzbourg 2016