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Pietro MATTUCCI

1768 – 1830

Originaire des Abruzzes, Pietro Mattucci est un castrat soprano d'école napolitaine, et dernier représentant d'une lignée de primi uomini qui expire avec les Crescentini, Marchesi et Velluti, et les plus modestes Testori ou Bruni.

À ses débuts, Mattucci joue les prime donne à Rome, notamment dans l'opera buffa.
Au début des années 1790, il se produit à Reggio Emilia, Modène puis Gênes. En 1795, Mattucci accompagne la Billington dans Il Trionfo di Camilla de Guglielmi, puis interprète Idreno dans l'Arsinoe d'Andreozzi avec Giacomo David à Naples. La même année, il donne Gli Orazi e i Curiazi dans la version de Zingarelli. Pietro Mattucci est primo uomo du San Carlo jusqu'en 1799, et chante des œuvres de Tritto, Capotorti, Guglielmi (Ippolito, etc.) ou encore Paisiello (Andromaca), avec la grande cantatrice Todi. Notons aussi la création d'Artemisia, regina di Caria de Cimarosa avec la Grassini en 1797. Il est accompagné de Francesca Festa, future rossinienne, dans des cantates données à Naples en 1799, tout en fréquentant la scène du San Carlo. Mattucci fait alors partie de la chapelle royale napolitaine.
Le soprano est à Venise en 1800-01 et reprend notamment des succès comme I Giuochi di Agrigento de Paisiello (du répertoire de Pacchierotti) et Gli Orazi e i Curiazi de Cimarosa (créé par Crescentini). Il se produit avec le ténor John Braham et son épouse la Storace. L'année suivante, Mattucci se trouve à Trieste, Milan et Turin pour des œuvres de Nicolini, G. Farinelli, Mosca (Ginevra di Scozia) et Ercole Paganini (La Conquista del Messico).

Mattuci
Costumes pour Mattuci et Eufemia Ekarth dans Ginevra di Scozia de Mayr

On fait appel à Mattucci au São Carlos de Lisbonne pour succéder à Crescentini, et y chante entre 1803 et 1805, avec la divissima Angelica Catalani et le ténor Domenico Mombelli : on les entend dans les opéras de Portogallo comme L'Argenide ou Il Ritorno di Serse, mais aussi des succès créés ailleurs, comme Alzira de Nasolini.
En 1807, il est à Milan avec Giacomo David et Marianna Sessi, dans Cleopatra de Weigl.
Sa carrière le porte aussi à Londres et en Russie. Mattucci termine sa vie retiré à Naples, en 1830, année du retrait du dernier grand castrat de théâtre, Velluti.

Mattucci avait une voix de soprano de tessiture plutôt centrale mais capable d'orner jusqu'au mi5 au moins (Antigono de De Sanctis, Naples 1798). Benedetto Frizzi, observateur de l'époque, commente ainsi le castrat :
Matucci a parcouru les premiers théâtres d'Italie, récoltant assez de succès. Il a beaucoup de facilité dans les notes aiguës, mais il chanterait mieux s'il chantait moins. Son trille n'est pas parfaitement net. L'adagio n'est pas son domaine, et son chant manque encore de l'expression caractéristique de la maturité. Quand il l'aura acquise, avec un sens de la scène un peu meilleur, Mattucci pourra défier les tout meilleurs sopranos.

Carlo Gervasoni écrit dans sa Nuova teoria di musica ricavata dall'odierna pratica de 1812 :
Un des meilleurs castrats soprano d'Italie. Il est admiré pour la grande égalité et l'étendue de sa voix, ainsi que pour l'excellence de son expression.

Cantata per il fausto ritorno... Capo realista D. Cimarosa 1799 Naples
  Extraits : G. Devinu, orchestra del San Carlo dir. G. Kuhn – captation de concert, Naples, 1987
Artemisia Siface D. Cimarosa 1801 Venise
> trio Ti calma... tremante, confusa N. Christie, Philharmonia Orchestra dir. D. Parry – 100 Years of Italian Opera 1800-1810, CD Opera Rara