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Agostino GALLI

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Aussi [Augustino]

Castrat soprano originaire de Plaisance.
Difficile de se faire une idée du vrai talent de ce castrat, car il a assez tôt été engagé à la cour de Munich, d'où il n'a ensuite pas bougé : comment construire une glorieuse carrière européenne dans ces conditions ? On pourrait dire la même chose du contralto Orsini à Vienne, sans doute l'égal d'un Senesino ou d'un Bernacchi.

Galli débute autour de 1719, où il est présent au prestigieux San Giov. Grisostomo de Venise, dans des opéras de Gasparini (Lamano) et Orlandini (Ifigenia in Tauride) avec la Bordoni et les castrats Bartoli et Bernacchi. Il retrouve Venise et des distributions étincelantes – Barbieri, Pasi, Cuzzoni, Vico, Scalzi, Guicciardi... – en 1721-22, interprétant notamment Chelleri et Porta, puis encore en 1723. L'année suivante, Galli est encore repérable à Lucques dans Rodelinda de Canuti (Grimoaldo) et le rôle titre du pasticcio Lucio Papirio, avec la soprano Zani et le castrat Pacini en tête d'affiche. C'est sa dernière prestation connue en Italie.

En effet, comme mentionné précédemment, c'est à Munich que Galli mène la majeure partie de sa carrière : il y fait ses premières apparitions en 1722 dans Adelaide puis Dafni de Torri. Après ses prestations à Lucques, Galli retrouve définitivement la cour du prince-électeur de Bavière, en 1724, et y chante constamment jusqu'en 1740 (du moins sur scène). Il est probable que le maître de chapelle Porta ait recruté les chanteurs du prince à la Sérénissime : outre Galli, on retrouve plusieurs vocalistes présents à Venise en 1721, comme le ténor Costanzi, les castrats Bernacchi et Bartoli ou encore la déjà célèbre Bordoni.
Au fil des ans, Galli côtoie surtout des figures mineures employées localement, comme les sopranos Caterina Gianettini et Elisabetta Casolani, la basse Andreas Eckart, les ténors Cicogni et Giovanni Perprich, le castrat Stapparapa... On retrouve bon nombre de ces artistes dans les compositions de Torri et Porta pendant les anénes 1720 et 1730, par exemple La Merope (1723), L'Egloga pastorale (1726), Edippo (1729), Griselda (1735) du premier et Farnace (1730) du second. Agostino est en général primo uomo, sauf quand des castrats prestigieux viennent se produire à Munich, comme Bernacchi, Farinelli (Nicomede, Edippo en 1728 et 1729) ou Carestini (L'Ippolito de Torri, 1731). En 1733, Galli incarne Ciro avec la nouvelle diva locale Rosa Schwarzmann, du compositeur Ferrandini qui succède à Torri et Porta ; Agostino cède le premier rôle au jeune et brillant Lorenzo Ghirardi, entendu et recruté à Venise, dans Ifigenia in Aulide de Porta en 1738, où il est tout de même Agamemnon. Galli est néanmoins primo uomo dans ses dernières prestations scéniques connues en 1739-40, dans Artaserse de Ferrandini et Semiramide riconosciuta d'Aliprandi, avec la contralto Merighi en prima donna.

L'Ippolito Agostino Galli
Quelques mesures écrites pour Galli dans L'Ippolito de Torri

Il faudrait redécouvrir le répertoire de la cour de Munich, et le talent de Pietro Torri en particulier, pour avoir une meilleure idée de l'envergure et des moyens d'Agostino Galli, sans doute pas l'égal d'un Farinelli ou d'un Carestini mais tout de même virtuose et pilier de la cour pendant près de 20 ans.

Nicomede Attalo P. Torri 1728 Munich
> air Amorosa rondinella N. Rial, Kammerorchester Basel dir. S. Barneschi – Baroque Twitter, DHM 2018
Adriano in Siria Adriano G.B. Ferrandini 1737 Munich
> air Tutti nemici e rei P. Lucciarini, Die Freitagsakademie Bern dir. C. Banchini – captation de concert, Bern 2014