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Tommaso BOVI

ca 1620 – 1701

Aussi [Don Tommaso] [Fra Tommaso] [Tomaso] [Boni] [Bioni] [Bovis] [Rossi] [Bovio]

Ce castrat contralto voit sa gloire augmenter au fur et à mesure qu'il vieillit ; il participe même à quasiment toutes les productions du plus prestigieux théâtre de Venise, le S. G. Grisostomo, durant près de vingt ans, entre 1678 et 1700 ! Il faut dire que Bovi est spécialisé dans les rôles comiques, et peut ainsi se produire à un âge avancé.
C'est néanmoins à Bologne qu'on l'identifie d'abord, dans Gli Sdegni d'amore de Bonini en 1646, puis comme employé de San Petronio entre 1653 et 1656. On l'identifie d'ailleurs comme étant da Bologna.
Il fait partie des effectifs du compositeur et ténor Cesti à Innsbruck, où il prend part à plusieurs productions. C'est d'ailleurs l'un des candidats les plus plausibles pour la création des personnages bouffes de L'Argia ou encore L'Orontea (Gelone, dont la version originale est sans doute pour alto), en 1655 et 1656. Il rentre entretemps en Italie pour jouer L'Argia à Venise.
Venise, donc : il y chante dès les années 1750, avec notamment La Calisto et Eritrea de Cavalli en 1651-52. Les décennies suivantes, Bovi prête sa vis comica aux opéras de Sartorio ou encore Ziani (Annibale in Capua, 1660). Les meilleurs chanteurs de l'époque se succèdent à ses côtés : Anna Renzi, Caterina Porri, Angiola Botteghi, etc. On l'entend aussi à Plaisance en 1669, dans Il Coriolano de Cavalli. C'est après les années 1680 qu'il s'impose comme l'ingrédient indispensable du théâtre Grimani, dans les pages d'Agostini (Il Ratto delle Sabine, 1680, avec Ballarini et Botteghi), Legrenzi (Antioco il grande, 1682 avec Cortona et De Castris), Tosi (Pirro e Demetrio, 1690, avec Pistocchi et Chiaravalle), Pollarolo (La Forza della virtù, 1692, avec les divas Pini et Tarquini), etc.
Le castrat est carrément logé au palais Grimani, ce pendant 47 ans (d'après son testament). Sa carrière rappelle opportunément que les types vocaux des personnages comiques n'étaient pas les mêmes qu'au siècle suivant, et que si la basse était présente, c'est bien la voix de contralto qui s'imposait dans ces rôles, parties tenues par des castrats ou des ténors aigus.

La Calisto Pane / La Natura F. Cavalli 1651 Venise
  B. Banks, Concerto vocale dir. R. Jacobs – DVD Harmonia Mundi, production bruxelloise de 1996
L'Eritrea ? F. Cavalli 1652 Venise
  Version en anglais : captation du festival de Wexford, 1975. Attribution incertaine
L'Argia Lurcano A. Cesti 1655 Innsbruck
  D. Visse, Concerto vocale dir. R. Jacobs – retransmission de représentations, Paris, 1999. Attribution incertaine
L'Orontea Gelone A. Cesti 1656 Innsbruck
  Version pour baryton : Concerto vocale dir. R. Jacobs – CD Harmonia Mundi, 1982. Attribution incertaine
Eliogabalo Zotico ? F. Cavalli (1667) Venise
  Créé en 1999. I Concertanti dir. R. Solci – CD Musica Ducale, 2006
J. Thompson, Concerto vocale dir. R. Jacobs – retransmission de représentations, Bruxelles, 2004