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Pasquale BONDINI

ca 1737 – 1789

Pasquale Bondini voit apparemment le jour à Bonn en Allemagne (d'autres sources indiquent Bologne et beaucoup assurent qu'il parlait très peu allemand). On l'entend peu en Italie (il se présente tout de même à Bologne dans La Conversazione de Scolari), mais il intègre les troupes italiennes qui écument l'Europe centrale et de l'Est pour présenter de l'opéra italien (souvent bouffe) dans diverses cités. Il est ainsi à Prague avec les Mingotti en 1760, avec la soprano Girelli. Lors de la saison 1762-63, Bondini paraît pour la deuxième fois à Prague dans la compagnie de Molinari ; c'est une ville qu'il retrouve amplement par la suite. La basse s'illustre aussi à Ljubljana dans Il Mercato di Malmantile de Fischietti.
Il participe à la troupe qui se produit à Dresde et Prague sous la direction de Bustelli. Il y côtoie la soprano Calori et surtout un ténor qui devient un proche collègue, Guardasoni. En Saxe, les deux chanteurs reprennent un ancien oratorio du maître dresdois Hasse, La Conversione di Sant Agostino. À Prague, la basse interprète il Matrimonio in maschera en 1767 et diverses pages de Galuppi, Lampugnani, Piccinni (La Buona figliuola maritata), G. Scarlatti et Fischietti (La Donna di coverno).
Il devient directeur de la troupe italienne puis du théâtre allemand que l'électeur de Saxe décide de fixer à Dresde en 1777 : en 1779, il produit par exemple un opéra de Seydelmann. Ce genre ne l'enthousiasme guère, pourtant, et l'opéra italien revient à Dresde en 1780. Ces années sont l'occasion de collaborer avec Mlle Koch. Il abandonne le chant (probablement après 1782) puisqu'il doit aussi assurer des fonctions similaires à Leipzig, puis à Prague à partir de 1803 ! S'il est principalement occupé par l'opéra italien, il donne aussi du théâtre, des pièces allemandes.
Bondini est aujourd'hui surtout considéré comme l'un de ceux qui, le premier, reconnaît le génie de Mozart, dont il fait jouer Die Entführung aus dem Serail en Allemagne, reprend Le Nozze di Figaro à Prague en 1786 avec un succès tel qu'il commande la création du Don Giovanni en 1787. L'épouse de Bondini assure des rôles dans ces deux dernières productions – c'est la première Zerlina – mais l'ancienne basse voit sa santé chanceler. Il meurt l'année suivante, et Guardasoni, qui officiait à ses côtés depuis plusieurs années, le remplace à la tête de l'opéra de Prague. Parmi les chanteurs de la troupe de Bondini, on notera par exemple la soprano Teresa Saporiti, la jeune basse Bassi et le ténor Baglioni.
Marianna Bondini, sa fille, mène une carrière de cantatrice qui la mène au théâtre italien à Paris, et épouse la basse Barilli : elle crée par exemple les célèbres Cantatrici ambulanti de Fioravanti en 1807.